Etudes

LE SECTEUR DU BTP

Introduction
Le secteur en chiffres
La réglementation et les dispositifs d’aides à la filière
Conjoncture et évolution de l’activité
Le tissu économique et les grands ratios financiers du secteur
Introduction

Le secteur du Bâtiment-Travaux Publics en quelques chiffres

Le secteur en chiffres

De la réalisation d’infrastructures publiques aux finitions des bâtiments résidentiels

– L’industrie du BTP regroupe toutes les activités de conception et de construction des bâtiments publics et privés et des infrastructures. Elle s’organise autour de deux grandes filières :

1. Le bâtiment qui représente les deux-tiers du chiffre d’affaires du secteur. Les principaux champs d’intervention des entreprises du bâtiment sont :

– La structure et le gros œuvre (maçonnerie, charpente, démolition) ;
– L’enveloppe extérieure (étanchéité, couverture, isolation extérieure, métallerie) ;
– Les travaux spécialisés (plomberie, chauffage, climatisation, électricité) ;
– L’aménagement et les finitions (menuiserie, plâtrerie, carrelage, sols, peinture, etc.).

2. Les travaux publics qui recouvrent la réalisation et la rénovation d’infrastructures (routes, canalisations) et d’ouvrages d’art et de génie civil (ponts, barrages, pistes d’aéroports, etc.).

– Les entreprises du BTP interviennent aussi bien dans la construction neuve que l’entretien et la rénovation.

Le BTP, un poids lourd de l’économie française

– Le BTP est l’un des premiers secteurs d’activité de l’économie française :
– Avec plus de 200 milliards d’euros de production en 2013, l’industrie française du BTP se positionne au 2d rang européen derrière l’Allemagne.

– À lui seul, le secteur occupe plus de 1,5 million d’actifs, soit 7 % environ de la population active française.

– L’ensemble de la filière de la construction contribue pour près de 8 % au PIB français.

 

Le BTP génère plus de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an

1. Les travaux d’entretien/rénovation devenus majoritaires dans le Bâtiment

Les entreprises du BTP ont réalisé en 2013 un chiffre d’affaires global de 201,3 milliards d’euros.

La filière du Bâtiment réalise 67 % de la production avec un chiffre d’affaires de 134 mds d’euros en 2013.

Les logements représentent le gros de ce marché avec une part de 60 % contre 40 % pour les bâtiments non résidentiels.

Les entreprises du Bâtiment sont de plus en plus orientées vers les travaux d’amélioration et de rénovation qui représentent désormais 53 % de leur activité contre 47 % il y a 5 ans. Leur poids est particulièrement important dans les bâtiments non résidentiels où ils génèrent 59 % du chiffre d’affaires.

Le secteur des Travaux publics, qui représente à peine le tiers de l’activité totale du BTP, a vu son poids augmenter sur les dernières années grâce à un rebond de l’activité depuis 2011.

L’essentiel du chiffre d’affaires est issu de constructions neuves alors que les travaux de rénovation représentent environ 40 % de l’ensemble.

En France, comme à l’export, ce sont les travaux routiers (construction d’autoroutes, routes, aérodromes…) et de terrassement (adaptation des terrains en vue de futures constructions) qui captent une grosse partie des chantiers (plus de la moitié de l’activité de l’Hexagone et 40 % du chiffre d’affaires réalisé à l’export).

2. Répartition de la production du BTP par nature de travaux (2013)

3. L’international, un débouché clé pour les entreprises de Travaux publics

Les entreprises du BTP réalisent au global 16 % de leur chiffre d’affaires à l’export et dans les DOM-TOM. La filière des Travaux publics est la plus internationalisée avec plus du tiers de la production réalisée hors de la Métropole. Leurs principaux marchés clients sont l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord. Le secteur du Bâtiment est, pour sa part, peu présent à l’international (entre 4 % et 6 % de l’activité selon les estimations). L’essentiel des chantiers à l’export ressortent du gros œuvre.

– En France, l’activité du BTP se concentre pour près de 30 % sur les régions Ile-de-France et Rhône-Alpes.

Un des tous premiers employeurs du secteur privé en France

1,5 million d’actifs occupés

– Le BTP occupe 1,5 million d’actifs dans plus de 30 métiers principaux répartis entre des fonctions administratives et commerciales, des fonctions d’études (métreur, ingénieur du génie civil…) et tous les métiers liés directement à la réalisation des chantiers (plombier, électricien, chef de chantier…).

– Si les effectifs sont à près de 90% masculins, le secteur attire de plus en plus de femmes. Leur part progresse surtout dans les fonctions administratives et commerciales où elles sont désormais majoritaires.

– Alors que le BTP représente 7% des actifs occupés, il totalise plus de 20 % des accidents du travail et des maladies professionnelles. Il dispose d’un organisme de prévention particulier, l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics.

L’emploi intérimaire comme variable d’ajustement

– 76 % des effectifs sont salariés, 7 % des intérimaires et 17 % des travailleurs indépendants. Si la part de l’intérim est relativement importante, et sert de variable d’ajustement face aux fluctuations de la conjoncture et la saisonnalité de la production, le secteur est un des premiers pourvoyeurs d’emplois salariés en France avec 1,2 million ETP (Equivalents Temps Plein).

Les travaux publics moins gourmands en main d’œuvre que le Bâtiment

– La filière des Travaux publics est moins consommatrice de main d’œuvre que celle du Bâtiment. Elle ne représente qu’à peine 22 % des effectifs salariés du BTP alors qu’elle génère un tiers du chiffre d’affaires. Elle emploie également proportionnellement deux fois plus d’ingénieurs et assimilés cadres que le Bâtiment et seulement 57 % d’ouvriers.

Répartition des effectifs du BTP par statut (2013)
Répartition des emplois salariés par CSP* (2013)

La réglementation et les dispositifs d’aides à la filière

Plusieurs réformes ont vu le jour en 2015 pour dynamiser la construction de logements

Le dispositif Pinel succède au dispositif Duflot

– S’appliquant aux opérations réalisées entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2016, le dispositif Pinel reprend les principales modalités du dispositif Duflot en lui apportant quelques assouplissements. Il permet par exemple à l’investisseur de louer à ses ascendants ou descendants et de choisir sa durée d’engagement. Le montant de l’avantage fiscal est alors croissant en fonction de la durée de location (12 % du prix d’achat du bien sur 6 ans, 18 % sur 9 ans et jusqu’à 21 % sur 12 ans). La réduction d’impôt étant plafonnée dans la limite d’un investissement de 300 000 euros et d’un prix de 5 500 euros le mètre carré, quelle que soit la zone de construction.

Une TVA de 5,5 % pour l’achat de logements neufs dans les zones prioritaires

– Le projet de loi de finances pour 2015 prévoit l’extension de la TVA à 5,5 % (au lieu de 20 %) pour l’achat d’un logement neuf dont le permis de construire est déposé entre le 1er janvier 2015 et le 31 décembre 2024 dans les 1 300 quartiers prioritaires de la politique de la ville et ceux bâtis dans une bande de 300 mètres autour de ces zones.

Le PTZ étendu à l’achat de logements anciens à rénover

– Le prêt à taux zéro (PTZ) s’adresse aux personnes souhaitant acquérir leur première résidence principale sous certaines conditions de ressources. Il sert à financer une partie du bien et doit être complété par d’autres sources de financement. Il est destiné à financer l’achat de logements neufs (ou remis à neuf) et, depuis le 1er janvier 2015, de logements anciens à rénover énergétiquement situés dans l’une des 5 920 communes listées par l’arrêté du 30 décembre 2014. Les travaux doivent dans ce cas représenter 25 % du coût total de l’opération et être réalisés, au plus tard, trois ans après l’achat du bien.

Une réglementation de plus en plus ambitieuse en matière de performance énergétique

La Réglementation Thermique 2012 entrée en vigueur depuis fin 2011

– Principal fer de lance du Grenelle de l’environnement organisé à l’automne 2007, la nouvelle réglementation thermique dite RT 2012 limite la consommation d’énergie primaire (EP) à :
– un maximum de 50 kWhEP/m2/an en moyenne pour les bâtiments neufs. Cet objectif reprend le niveau de performance énergétique défini par le label BBC-Effinergie

– un maximum de 80 KWh/m2/an pour les logements rénovés.

– Elle s’applique depuis 2011 à tous les bâtiments neufs à usage de bureau ou d’enseignement, aux bureaux d’accueil de la petite enfance ainsi qu’aux logements des zones prioritaires de rénovation urbaine, et s’est généralisée aux autres bâtiments neufs à usage d’habitation en janvier 2013.

– Elle oriente l’activité de la filière du Bâtiment en imposant à la fois trois exigences de résultats (efficacité énergétique du bâti, consommation maximale d’énergie primaire et gestion de la température intérieure) et des exigences de moyens (traitement des ponts thermiques, de l’étanchéité de l’air, surface minimale de baies vitrées dans le logement, recours aux énergies renouvelables…).

– Pour 2020, la loi prévoit une réglementation thermique exigeant que tous les bâtiments neufs consomment en moyenne sur l’année moins d’énergie qu’ils n’en produisent (label BEPOS, « bâtiments à énergie positive »).

Le Plan de rénovation énergétique des bâtiments existants

– Annoncé en mars 2013 par le Président de la République, le plan de rénovation énergétique de l’habitat vise à rénover 500 000 logements par an d’ici à 2017 (380 000 logements privés et 120 000 logements sociaux), et à diminuer de 38 % la consommation d’énergie dans le secteur du Bâtiment à l’horizon 2020. Pour y parvenir, différents dispositifs ont été mis en place reposant à la fois sur de l’information (450 points rénovation info service et création du site internet renovation-info-service.gouv.fr), des avantages fiscaux et des aides financières (versement de primes sous certaines conditions).

– Pour le parc tertiaire, la loi Grenelle 2 prévoit une obligation d’engager des travaux de rénovation énergétique dans un délai de 8 ans, à compter du 1er janvier 2012. Mais le décret qui doit préciser la nature et les modalités des travaux, et définir l’objectif de performance énergétique à atteindre, n’a toujours pas été publié.

Le soutien à la réalisation de travaux de rénovation thermique

Augmentation des taux de TVA et extension du taux de 5,5 % aux travaux d’amélioration de la qualité énergétique

– Depuis le 1er janvier 2014, les travaux de rénovation réalisés par un professionnel dans un logement ancien sont soumis à un taux de TVA de 10 %, contre 7 % précédemment.

– Un taux réduit (5,5 %) s’applique toutefois aux travaux d’amélioration de la qualité énergétique des locaux à usage d’habitation achevés depuis plus de deux ans. Ce taux concerne la pose, l’installation et l’entretien d’équipements réalisés par une entreprise tels que des chaudières à condensation, des pompes a chaleur, l’isolation et des appareils de régulation de chauffage.

Le crédit d’impôt transition énergétique simplifié et revalorisé

– Le crédit d’impôt développement durable (CIDD), créé en 2006, a été reformé une nouvelle fois en septembre 2014. A cette occasion, il a été rebaptisé crédit d’impôt transition énergétique (CITE). Il a été simplifié et revalorisé à 30 % (contre 15 % pour les actions simples et 25 % pour un bouquet de travaux auparavant). Le principe du dispositif consiste à accorder un crédit d’impôt sur les dépenses d’acquisitions de certains équipements permettant d’améliorer la performance énergétique des habitations.

L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) accordé sans conditions de ressources

– L’éco-prêt à taux zéro est disponible depuis le 1er avril 2009. Il est accordé sans conditions de ressources aux particuliers, aux propriétaires occupants ou bailleurs et aux copropriétés. Il ne peut être attribué que pour un seul logement au titre de résidence principale, collective ou individuelle, achevé avant le 1er janvier 1990. Depuis le 1er septembre 2014, seuls les travaux réalisés par une entreprises RGE peuvent être financés par l’éco-PTZ.

Lancement de la 3e période du dispositif des Certificats d’Economies d’Energie (CEE)

– Le dispositif des CEE est entré dans sa troisième période le 1er janvier 2015 pour une durée de 3 ans. Il repose sur une obligation faite aux fournisseurs d’énergie (« les obligés ») de financer des mesures d’efficacité énergétique. L’objectif global d’économie pour cette 3e période a été porté à 700 TWh cumac. Cela représente environ 3 milliards d’euros de financements en faveur de l’efficacité énergétique. Près des 2/3 de cette somme devrait permettre de financer des actions d’économies d’énergie des particuliers.

Conjoncture et évolution de l’activité

Le BTP peine à retrouver son niveau d’avant crise

Depuis la crise de la fin des années 2000, et malgré un rebond de l’activité en 2011 et 2012, le secteur du BTP est en déclin sur les dernières années. En moyenne, la production a chuté de 1 % par an en 5 ans passant de 210 mds d’euros à 201 mds d’euros en 2013.

La filière du Bâtiment est la plus impactée par la conjoncture. La production est en baisse de 1,4 % en moyenne sur les 5 dernières années. Plusieurs facteurs pèsent sur l’activité des entreprises :

– Le secteur de la construction neuve est en berne. Après une reprise timide en 2011, le nombre de mises en chantier de logements s’est de nouveau effondré en 2014 (-10 %)

– Le marché de la rénovation avec impact énergétique est à la peine. Malgré des mesures de soutien nombreuses, le marché est passé de 15,1 mds d’euros en 2008 à 12,8 mds d’euros en 2013.
– La crise a réduit la capacité d’investissement des ménages et l’accès au financement.

Les Travaux publics ont, de leur côté, mieux résisté. Depuis 2011, le secteur renoue avec la croissance portée notamment par la réalisation des grands chantiers de LGV et la perspective des élections municipales de 2014 qui a poussé certaines collectivités à solder leurs budgets avant la fin de leur mandat.

Évolution de la production dans le BTP (en mds d’€)

Le secteur a perdu 140 000 emplois salariés en 5 ans

La crise a détruit 23 000 emplois salariés par an dans le BTP

– Après des progressions de 3 à 4 % par an entre 2005 et 2008, les effectifs salariés ont diminué de 2 % par an en moyenne sur les 5 dernières années, passant de 1,346 million Equivalents Temps Plein (ETP) à 1,205 million ETP en 2014.

– Plus de 140 000 emplois salariés ont ainsi été détruits dans le secteur du BTP sur cette période, soit une moyenne de 23 000 emplois par an.

Les salariés les plus jeunes sont les plus durement touchés

– La baisse des effectifs s’est surtout centrée sur les catégories les plus jeunes, en particulier les moins de 25 ans. En revanche, les plus de 55 ans ont été moins durement touchés par les licenciements, les entreprises ayant voulu conserver les salariés les plus expérimentés.

Perspectives 2015

Conjoncture toujours difficile dans le Bâtiment mais un espoir de redressement pour la fin de l’année

– En 2015, le secteur du Bâtiment continue à souffrir de la morosité du marché de la construction

– Sur les premiers mois de l’année, le nombre de logements mis en chantier poursuit sa chute. De mars à mai, le volume des chantiers a diminué de plus de 7 % en glissement annuel et de 6 % sur les 12 derniers mois.

– Pour les bâtiments non résidentiels, le recul est encore plus important avec un repli des surfaces commencées de près de 14 % sur trois mois glissant et près de 10 % sur les 12 derniers mois.

– Quant au marché de l’entretien-amélioration, la tendance reste baissière, le principal frein résidant dans l’accès au financement.

– Signe de la difficulté du marché, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) note une dégradation importante de l’emploi avec 51 000 postes perdus (y compris intérim) au premier trimestre 2015 par rapport à la même période de l’année précédente. Les défaillances d’entreprises ont, elles, bondi de 10 %.

– Pour autant, les facteurs d’amélioration du marché sont nombreux et devraient permettre à la filière de retrouver des couleurs d’ici fin 2015 ou début 2016.

– L’amélioration de l’environnement économique devrait créer un appel d’air : la croissance du PIB français a été portée à +0,6 % au 1er trimestre 2015 (contre 0 % au trimestre précédent) et les perspectives de croissance pour la fin de l’année sont pour l’heure plutôt favorables

– Le dispositif Pinel et l’amélioration du PTZ+ devraient permettre une relance des mises en chantier

– Du côté de la rénovation, même si le marché reste hésitant, les perspectives 2015 sont un peu meilleures sous l’effet de la mise en place du Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE).

– Au final, la FFB table, pour 2015, sur une baisse de 1,5 % de l’activité avec respectivement -3,8 % pour le logement neuf, -9,4 % pour le non-résidentiel neuf et +1,7 % pour l’amélioration-entretien, et un impact sur l’emploi important avec une perte de 30 000 équivalents temps plein (ETP) sur l’année.

Travaux publics : la baisse de la commande publique se poursuit mais le climat des affaires s’améliore

– Le début de l’année 2015 a également été difficile pour les entreprises de travaux publics. La commande publique reste faible et l’activité s’est fortement dégradée sur les 4 premiers mois de l’année :
– Le montant des travaux réalisés est en repli de 11,7 % par rapport à la même période de l’année précédente

– Les carnets de commande sont, eux, en recul de 17,1 % depuis le début de l’année.

– Les effectifs continuent de diminuer. De janvier à avril 2015, 2 900 postes d’ouvriers permanents ont été détruits dans le secteur.

– D’après les résultats de l’enquête trimestrielle d’opinion FNTP/INSEE, le climat conjoncturel semble cependant s’améliorer légèrement sur le second semestre.

– Les entrepreneurs sont nettement moins nombreux qu’en avril à anticiper une baisse de leur activité

– Ils sont également moins nombreux à anticiper une baisse de leurs effectifs.

Le tissu économique et les grands ratios financiers du secteur

4 majors dominent sur un marché extrêmement fragmenté

Un secteur de plus en plus atomisé en nombre d’établissements

– Le secteur du BTP compte près de 545 000 entreprises. Il est extrêmement fragmenté avec une multitude d’entreprises de petite taille. Près de 95 % comptent moins de 10 salariés et les deux-tiers ne comptent aucun salarié.

– Si elles ne représentent que 0,1 % de l’ensemble en nombre, les entreprises de 250 salariés ou plus réalisent cependant près de 20 % du chiffre d’affaires du secteur.

– 4 majors dominent le paysage : Bouygues, Vinci, Eiffage et Spie Batignolles. Historiquement groupe de construction, ils ont diversifié leurs activités pour la plupart (autoroutes, concessions…) parfois dans des domaines très éloignés du bâtiment. D’envergure internationale, ces grands groupes sont présents sur tous les corps de métier (travaux publics, construction, multitechnique…) à la fois dans la construction et l’entretien/rénovation. Leur structure est assez décentralisée, avec de nombreuses filiales régionales voire locale et/ou spécialisées par métier.

– Suivent derrière une série d’entreprises de taille intermédiaire : Fayat, Demathieu & Bard, Groupe GCC, Léon Grosse, SNEF… pour beaucoup des groupes indépendants, spécialisés dans le BTP.

Une dynamique soutenue de création d’entreprises mais sur de toutes petites entités

– Le nombre d’établissements est en hausse constante depuis plusieurs années malgré le repli de l’activité et la baisse des effectifs. Sur les 5 dernières années, le BTP compte plus de 100 000 créations nettes d’établissements, soit une hausse de 4 % en moyenne par an. Les créations se sont faites essentiellement sur des toutes petites entreprises (< 10 salariés ou entreprises individuelles), accentuant la fragmentation du secteur.

La filière du Bâtiment concentre 93 % des entreprises du secteur

– La plupart des ouvertures d’établissements ont concerné la filière du Bâtiment avec près de 20 000 créations nettes en moyenne par an sur les 5 dernières années. Cette augmentation est due principalement à une forte croissance des entreprises individuelles. Les nouveaux entrants rencontrent peu de barrières à l’entrée qu’elles soient techniques, réglementaires ou financières.

– En structure, 95 % des entreprises comptent moins de 10 salariés pour une moyenne globale de moins de 3 salariés par établissements. Ces petites entités réalisent en moyenne 130 KEUR de chiffre d’affaires annuel et interviennent surtout dans le résidentiel. Le secteur ne compte qu’à peine 200 entreprises de plus de 200 salariés. Des entités plus importantes qui génèrent 15 % du chiffre d’affaires du secteur avec un chiffre d’affaires moyen de 95 MEUR par an.

– Les corps d’état les plus représentés sont la maçonnerie-gros œuvre, l’électricité et la peinture.

Structure de la filière du Bâtiment par taille d’entreprises (2014)

Travaux publics : 65 entreprises réalisent 73 % du chiffre d’affaires de la filière

– Si les entreprises de travaux publics ne représentent que 7 % de la totalité des entreprises du BTP, elles concentrent 22 % des effectifs du secteur.

– La filière des Travaux publics est moins atomisée que le Bâtiment avec un taille moyenne des établissements de 183 salariés contre moins de 3 dans le Bâtiment. Les entreprises de plus de 50 salariés réalisent près des trois-quarts du chiffre d’affaires de la filière (contre à peine 30 % pour le Bâtiment).

 

Des indicateurs financiers en détérioration

La dégradation de la conjoncture a coûté aux professionnels de la construction 2,5 points de marge en 3 ans

– Les entreprises du secteur de la construction(1) ont dégagé en 2012 un taux de marge moyen de 17,5 %. Impacté par la morosité économique, ce ratio est en baisse de 2,5 points par rapport à 2009.

– Les écarts de performance sont très importants selon la taille des entreprises avec des taux de marge variant de 28,6 % pour les établissements de moins de 10 salariés à 5,9 % pour les grosses entreprises (> 250 salariés). Ils s’expliquent par des structures de coûts plus légères pour les petits établissements mais aussi et surtout par des différences de formes juridiques avec une forte proportion d’entrepreneurs individuels au sein des petites entreprises, leur rémunération ne se faisant pas sous forme de salaires mais de dividendes.

– Le secteur dégage en revanche des taux de rentabilité économique relativement élevés (près de 16 % en moyenne), en partie liés à la faiblesse des capitaux investis. Ce ratio s’est cependant dégradé de 5 points en un an, impacté par le repli de l’activité. Les différences de statut juridique jouent, là encore, sur les différences de performance entre la taille des entreprises avec des écarts de près de 20 points entre les niveaux dégagés par les établissements de 0 à 9 salariés (25 %) et ceux par les entreprises de 250 salariés ou plus (5,5 %).

– De même, les ratios de rentabilité financière sont élevés (16 %) du fait de la faiblesse des capitaux propres, particulièrement dans les entreprises de plus de 250 salariés avec un ratio de 20,2 %.

(1) Le secteur de la Construction au sens de l’INSEE comprend le génie civil et les activités de bâtiment et travaux spécialisés y compris la promotion immobilière

 

 

Un faible niveau d’investissement
- Le secteur dégage en moyenne un faible taux d’investissement (8 % en 2012), le niveau d’investissement des petites entreprises étant près de 5 points plus élevés que celui des grands groupes (6 %). Après avoir quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise en 2011, le taux d’investissement du secteur a de nouveau diminué en 2012 dans un contexte économique morose.

Allongement des délais de paiement des clients

– En moyenne, les délais moyens de paiement des clients (hors avances) sont supérieurs de plus de 10 jours à ceux des fournisseurs. Entre 2011 et 2012, ils se sont allongés de plus de 3 jours en moyenne, passant de 84,2 jours à 87,3 jours.

– Néanmoins, le secteur du BTP se caractérise par des cycles de production souvent longs et les entreprises bénéficient souvent d’avances sur commandes pouvant atteindre jusqu’à 20 jours.

 

 

Vinci
Nationalité Française
Activités Construction, travaux publics, énergie et concessions
Principaux actionnaires Groupe coté à la bourse de Paris
Investisseurs institutionnels (69,7 %), salariés (9,7 %)
Chiffre d’affaires 2014 38,7 MdEUR (-4,1 % par rapport à 2013)
Taux de marge nette 2014 6,4 %
Effectifs fin 2014 185 293 salariés
Présence géographique Groupe implanté dans plus de 100 pays au travers de 2 100 entreprises
Stratégies de croissance Internationalisation de l’activité
BTP : développement prioritaire dans les métiers de l’énergie via des opérations de croissance externe
Concessions : développement de l’activité, notamment sur le segment aéroportuaire

– Le groupe Vinci est un acteur mondial des métiers du contracting (construction, travaux et installations électriques, travaux publics) et de la concession (premier opérateur européen de concessions d’infrastructures de transport). Si la concession ne représente que 15 % de l’activité et 7 % des effectifs, elle contribue à hauteur des deux tiers au résultat opérationnel du groupe.

– Les activités de contracting représentent un chiffre d’affaires de 32,9 MdEUR en 2014, en baisse de 5,0 % par rapport à 2013, en raison du repli de 8,0 % de la branche construction (baisse des volumes, déconsolidation de CFE). Dans le BTP, Vinci réalise 57 % de son activité en France (18,8 MdEUR, en baisse de 4,9 %) où il emploie près de 93 000 salariés.

– Sur les activités contracting, la priorité est donnée au développement de la branche Energie (9,3 MdEUR de chiffre d’affaires en 2014, +0,7 %) afin d’en faire, à moyen terme, le premier contributeur à l’activité du groupe.

Bouygues
Nationalité Française
Activités Construction : Bouygues Construction (BTP, énergies et services), Bouygues Immobilier et Colas (routes)
Télécoms : Bouygues Telecom
Médias : TF1
Principaux actionnaires Groupe coté à la bourse de Paris
Public (55,8 %), salariés (23,3 %), SCDM, holding de Mzatin et Olivier Bouygues (20,9 %)
Chiffre d’affaires 2014
dont CA BTP 2014
33,1 MdEUR (+0,1 % par rapport à 2013)
26,5 MdEUR (+2,0 %)
Taux de marge nette 2014 2,4 % (3,5 % pour les activités BTP)
Effectifs fin 2014 127 470 collaborateurs (dont 115 124 dédiés aux activités BTP)
Présence géographique Présent dans plus de 100 pays
Stratégies de croissance (BTP) Renforcement des positions à l’international
Développement sur les activités de spécialités (réseaux d’énergie, facility management, ferroviaire, etc.).

– Bouygues est un groupe industriel diversifié, présent à la fois sur les marchés du BTP (81 % du CA 2014), des télécoms (13 %) et des médias (6 %).

– Le chiffre d’affaires des activités BTP s’élève à 26,5 MdEUR en 2014, en croissance de 2,0 %. La dynamique de l’activité internationale (11,6 MdEUR, en progression de 10 %) permet de compenser la baisse de l’activité en France (14,9 MdEUR, -4 %), notamment le recul du marché de la route.

– Au cours des dernières années, le groupe a fortement internationalisé ses activités dans le BTP : la part du chiffre d’affaires réalisée hors de France est de 44 % en 2014.

– Le carnet de commandes des activités BTP est stable à 27,6 MdEUR à fin décembre 2014 par rapport à l’exercice précédent, dont plus de la moitié à l’international.

Eiffage
Nationalité Française
Activités Construction, travaux publics, énergie et concessions
Principaux actionnaires Groupe coté à la bourse de Paris
Public (40 %), salariés (25,3 %), BPI France (19,5 %)
Chiffre d’affaires 2014 14,0 MdEUR (-1,9 % par rapport à 2013)
Taux de marge nette 2014 2,0 %
Effectifs fin 2014 66 022 salariés
Présence géographique Présent dans 70 pays
Stratégies de croissance Renforcement des implantations à l’international (BTP et concessions) via croissance interne et acquisitions
Développement d’offres intégrées (synergies entre l’ensemble des métiers du groupe)

– Avec un chiffre d’affaires de 14,0 MdEUR en 2014, Eiffage est le leader européen du BTP et des concessions.

– L’activité BTP représente 83 % de l’activité du groupe mais seulement 28 % de son résultat opérationnel. L’activité de concessions tire aujourd’hui la croissance et la rentabilité du groupe.

– Après plusieurs années de croissance ininterrompue, l’exercice 2014 a été marqué par un recul de l’activité du groupe de près de 2 %. Cette baisse est imputable au repli de 3,3 % de l’activité de travaux, qui n’a pas été compensé par le bon dynamisme des concessions.

– Eiffage réalise 83 % de son activité en France où il emploi 54 000 collaborateurs. Face au faible dynamisme de son activité sur le marché français depuis plusieurs années, le groupe donne aujourd’hui priorité à son développement à l’international.

– Début 2015, le carnet de commande d’Eiffage s’élève à 11,8 MdEUR, quasi équivalent à celui de l’exercice précédent mais de 13 % inférieur à son niveau de début 2012.

Spie Batignolles
Nationalité Française
Activités Construction, travaux publics, énergie et concessions
Principaux actionnaires Groupe non coté
Dirigeants et salariés (majoritaires), fonds Adrian et Salvepar
Chiffre d’affaires 2013 2,1 MdEUR ( -4,9 % par rapport à 2012)
Taux de marge nette 2013 1,3 %
Effectifs Plus de 7 000 salariés
Présence géographique 160 implantations dans 6 pays
Stratégies de croissance Développement par croissance externe
Internationalisation de l’activité

L’activité de Spie Batignolles couvre l’ensemble des métiers du BTP :
– la construction : bâtiments publics et privés, aménagement intérieur, façades…
– le génie civil et les fondations : travaux souterrains, construction industrielle, fondations spéciales…
– les travaux publics : terrassement, travaux sur réseaux travaux routiers…
– l’énergie : installation électrique, maintenance multitechnique…
– les projets immobiliers : centres commerciaux, quartiers, bureaux, hôtel…
– les concessions (parkings, piscines).

Spie Batignolles réalise l’essentiel de son activité sur le marché français.

L’arrivée du fond d’investissements Adrian dans le capital du groupe au second semestre 2014 va permettre à Spie Batignolles de se développer en France et à l’international, via notamment des acquisitions d’envergure.